L'ours, un animal solitaire:
Si de nombreux mammifères vivent en bande, l'ours, lui, n'est pas un animal grégaire. Plus il avance en âge et plus sa solitude s'accentue. Le mâle reste isolé sur son territoire et mène sa vie en solitaire ne s'intéressant à une ou plusieurs femelles qu'à la période de l'accouplement.
La période du rut de l'ours brun:
A l'époque du rut, l'ours fait preuve d'une grande discrétion. Durant la saison des amours, variable suivant les conditions climatiques (de la mi-juin à la mi-juillet) la femelle pourra être fécondée. La prochaine fécondation ne sera possible environ que deux ans plus tard.
L'accouplement ne s'effectue pas comme certains auteurs l'ont décrit ventre sur ventre mais dans une attitude plus ramassée ; le mâle chevauche la femelle dont le corps est allongé. La gestation, assez longue, durera 8 mois et demi environ et parfois même davantage.
La naissance des oursons:
Les femelles mettent au monde tous les deux ans une portée de un ou plusieurs oursons. Ce sont les parturientes qui sont les premières à rejoindre et à aménager leur tanière pour un séjour hivernal plus long que celui des mâles ou des autres femelles.
C'est dans sa tanière entre le 10 janvier et le 20 février que la femelle mettra bas en position accroupie. En principe ce sont deux oursons qui naissent simultanément, quelquefois un seul, mais rarement trois. Très petit à sa naissance, le jeune animal pèse de 200 à 300 grammes, il ne dépasse pas 400 grammes. Il est aveugle et nu, il mesure environ entre 20 et 25 cm de long.
Les oursons n'hibernent pas mais dorment chaudement pelotonnés contre la mère, celle-ci les lèche pour les nettoyer, stimuler leur défécation. La femelle a une vie familiale très ordonnée. Elle se couche sur le dos pour allaiter ses oursons. Elle est toujours accompagnée d'un ou de ses petits de moins d'un an qui séjourneront avec elle dans la même tanière. Dès que l'ourson atteint l'âge de 8 à 10 mois, il devient irascible et commence à devenir difficile.
L'ourson grandit vite. Sa mère est très maternelle et le lui montrera jusqu'au jour où il devra la quitter vers l'âge de 18 mois. Dès qu'il quittera définitivement sa mère, avec laquelle il aura passé un second hiver, seul ou en compagnie de ses frères ou soeurs de la même portée, il va devoir vivre en solitaire.
Insensiblement son poids augmente et l'ourson prend facilement une bonne quinzaine de kilogrammes par an pour peser à l'âge de 36 mois entre 30 et 40 kilogrammes. Sa mère lui a appris à chercher sa nourriture, à gratter le sol pour y découvrir des tubercules ou sentir quelques charognes abandonnées dans la forêt. Il devient adulte.
Les végétaux: la principale nourriture de l'ours:
Sa nourriture se compose essentiellement de végétaux, il affectionne particulièrement les fruits et les tubercules les plus sucrés. L'ours pâture les herbes de prairie ; il se régale d'épis de graminées, de muguette, de bourgeons au printemps, de bulbes, racines, tubercules, rhizomes et champignons (morilles, lactaires, cèpes, girolles). De juin à novembre, ils aiment aussi les céréales (blé, seigle, avoine, maïs) mais ils descendent rarement dans les vallées.
Les ours mangent beaucoup de fruits : pommes, prunes sauvages, poires, cerises, merises et raisins de juillet à août, noisettes en septembre, châtaignes en octobre, glands et faines d'octobre à novembre et nèfles de novembre à décembre. Les baies sont aussi pour les ours des mets délicieux : myrtilles, airelles, framboises, groseilles.
Sa denture primitive de carnivore a considérablement évolué au cours des siècles et l'ours mérite bien l'appellation contemporaine d'omnivore. Sa gourmandise le conduit à découvrir aux creux des troncs d'arbres des essaims d'abeilles pour déguster le miel sauvage. Sur l'ensemble de sa nourriture, il consomme en moyenne quatre cinquième de végétaux pour un cinquième de viande.
La viande:
Parmi les animaux domestiques son gibier favori est le mouton et la chèvre. Les animaux sauvages: sangliers, chevreuils et isards se laissent difficilement surprendre. Il se rabat alors sur les espèces plus petites, campagnols par exemple, mais aussi des reptiles, grenouilles, limaces, escargots ainsi que des insectes. Il aime aussi attraper des poissons dans les torrents en s'aidant de ses pattes antérieures. L'ours ne dédaigne pas les carcasses et déterre facilement des cadavres d'animaux en putréfaction. Il débarrasse ainsi la forêt ou les prairies des charognes. Il ne se désaltère pas souvent et boit en lapant de préférence l'eau claire des sources ou des ruisseaux.
L'hibernation de l'ours brun:
En automne, l'animal ingère en abondance des fruits énergétiques (faines, glands, châtaignes...) et grossit d'environ un tiers de sa masse. Devenu adulte, lorsque le mois de décembre approche, l'animal prépare et aménage une litière dans sa tanière en vue d'une prochaine hibernation.
Pour passer l'hiver, l'ours part à la recherche d'un abri situé à une altitude entre 1000 et 1700 mètres sous les rochers, dans un trou, sous un arbre déraciné, dans une excavation qui le protégera du froid durant les mauvais jours. L'ours brun peut survivre durant les grands froids grâce à sa faculté de tomber en léthargie, palliant ainsi au manque de nourriture. Les graisses stockées produisent l'énergie nécessaire aux besoins du métabolisme de cet état léthargique. Les déchets (urine, fèces) ne sont plus excrétés mais recyclés pour fabriquer de nouvelles réserves.
Tous les ours n'hibernent pas de façon continue : les grands mâles et les sub-adultes entrecoupent leur sommeil de périodes d'activités. Certains ours n'hibernent pas (notamment dans les Pyrénées) mais ont des phases d'inactivités. De ce fait leur repaire hivernal ressemble plutôt au gîte d'été qu'à une véritable tanière. Sa tanière sera orientée vers le sud, ainsi il évitera les écoulements d'eau ou de neige venant principalement du nord. La femelle prépare avec attention son hibernation et tapisse l'antre de mousse, de bruyères et de feuilles sèches sur une épaisseur de 25 à 30 cm.
L'ours va s'endormir pour une longue période, sa température interne ne variera que de 4° à 5° s'abaissant de 37° C à 31,5° C. Il reste seul dans son antre ; sa femelle par contre abritera ses oursons de moins d'un an qui passeront leur premier hiver avec elle. Ni provision, ni excrément ne seront déposés dans la tanière ; l'animal, très propre, fera ses besoins à l'extérieur et à plusieurs mètres de son repaire. La sortie de l'abri s'effectue au printemps vers le mois de mars ou d'avril, aux premiers rayons de soleil.
L'été:
Durant la belle saison, le mâle regagne les auteurs ; c'est entre 1 200 et 1 900 mètres d'altitude qu'il va chercher sa nourriture. Creusant la terre sur une profondeur de 20 cm, il établit son gîte superficiel, dissimulé dans les fourrés, construit de quelques branchages dans un endroit sec et surtout très frais. Il n'apprécie ni la chaleur, ni le soleil ; le froid par contre le laisse indifférent.
Ses déplacements peuvent être fréquents et surtout nocturnes. L'ours voyage lorsqu'il est dérangé, poursuivi, ou quand la nourriture n'est pas suffisamment abondante ; il peut à ce moment-là parcourir de jour ou de nuit plusieurs kilomètres en utilisant les pistes ou les sentiers créés par l'homme. Le pas est son allure habituelle. Il peut pratiquer l'amble mais le galop lui permet des déplacements rapides,sa vitesse pouvant atteindre 50 km à l'heure.
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